Les bonnes nouvelles de 2020

Gynécologie, l’année HPV

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Publié le 18/12/2020
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L’année 2020 a surtout été marquée en gynécologie par les avancées effectuées pour la prévention du cancer du col de l’utérus, tant sur le dépistage, avec le remboursement du test HPV, que sur la vaccination étendue aux garçons.

Crédit photo : CNRI/SPL/PHANIE

Le test HPV généralisé

En gynécologie, une des grandes avancées officialisées concerne les modalités du dépistage du cancer du col utérin, avec l’usage généralisé du test HPV à partir de l’âge de 30 ans. Après le remboursemement du test HPV annoncé au JO en mars 2020, la mise en œuvre de ce dépistage organisé a été officialisée en juin 2020.

Ainsi, désormais, entre 25 et 30 ans, il faut réaliser un premier frottis cytologique, un deuxième un an plus tard, puis un autre trois ans après si les précédents sont normaux. « L’analyse cytologique est importante dans cette tranche d’âge car beaucoup de virus HPV circulent alors que les lésions sont peu nombreuses. Or ce que l’on recherche, ce sont des lésions précancéreuses. À partir de 30 ans, le virus circule moins (beaucoup de personnes vivant en couple), il est donc logique, comme le recommande la HAS, de préférer la recherche des HPV à haut risque tous les cinq ans sur les frottis », explique le Pr Jean Levêque, du département de gynécologie obstétrique et reproduction humaine des Hospices civils de Rennes. Cela est d’autant plus justifié que le test virologique est plus sensible que le test cytologique pour détecter les lésions de haut grade.
Autre point positif dans l’organisation de ce dépistage : une collaboration s’est mise en place dans beaucoup d’endroits, tant dans le privé que le public, entre les laboratoires de virologie et de cyto-anatomopathologie. « Par exemple, si une recherche de HPV s’avère positive chez une femme de 35 ans, à partir du même prélèvement, on effectuera une analyse cytologique dans le laboratoire ad hoc », détaille le Pr Jean Levêque.

Le remboursement de Gardasil®9 étendu aux garçons

L’autre avancée majeure de cette année 2020 est l’élargissement de la vaccination anti-HPV aux garçons. Un an après que la Haute Autorité de santé s’est prononcée en faveur de cette vaccination des garçons, un arrêté paru début décembre au JO a officialisé le remboursement du vaccin Gardasil®9 à la population masculine. « C’est une décision forte qui fait bien comprendre que ce virus concerne filles comme garçons, quelles que soient leurs orientations sexuelles, commente le Pr Jean Levêque. Cette vaccination élargie est aussi l’occasion de communiquer davantage sur les lésions liées à l’HPV en dehors des localisations du col utérin, c’est-à-dire ORL, anales, vulvaires, vaginales, qui sont en très forte augmentation. À terme, le but est de prévenir ces cancers liés à ce virus dont certains touchent les deux sexes. »

Sur ce sujet, l’autre bonne nouvelle est l’augmentation de la couverture vaccinale chez les jeunes filles. Les derniers chiffres de Santé publique France, publiés en novembre dernier, montrent en 2019 une augmentation de 4,2 points par rapport à l’année 2018, soit 27,9 %, pour la deuxième dose du vaccin chez les jeunes filles. C’est un mieux, même si on est encore loin de l’objectif des 80 % fixé par le Haut Conseil de la santé publique.
Par ailleurs, une étude parue le 1er octobre dans le NEJM a enfin démontré que le vaccin quadrivalent anti-HPV était efficace en prévention contre les cancers invasifs du col utérin et ce, d’autant plus que les filles sont vaccinées tôt. Cette étude a été réalisée à partir d’un registre de population suédoise de plus de 1,6 million de jeunes filles et de femmes.

À l’avenir, les recommandations pourraient-elles encore évoluer, en particulier concernant l’âge limite de vaccination ? Il est légitime de s’interroger sur ce sujet. Des travaux ont en effet montré que des femmes ayant développé des lésions HPV induites au niveau du col utérin sont davantage à risque de développer d’autres lésions, y compris extra-cervicales. « C’est pour cette raison qu’une protection vaccinale est effectuée dans certains pays, comme au Canada, où une vaccination est aujourd’hui proposée à des personnes qui ont été traitées pour des lésions induites par le HPV », explique le Pr Jean Levêque.

Du nouveau du côté de la contraception

• En août, le JO a publié un décret stipulant que la contraception était dorénavant entièrement prise en charge pour les mineures de moins de 15 ans. Elles n’auront plus à s’acquitter du ticket modérateur pour les consultations, les dispositifs contraceptifs… Cette gratuité était déjà accordée depuis 2013 à leurs aînées de 15 à 17 ans.
• En 2020 a été commercialisée une pilule progestative à base de drospirénone seule.


Source : Le Généraliste