Le sort de la réforme Obama reste on ne peut plus incertain. Aux dernières nouvelles, le camp démocrate n’exclurait pas de saucissonner le texte au sein de plusieurs projets de loi. L’économiste de la santé Victor G. Rodwin, professeur à l’université de New York (et temporairement titulaire de la chaire Tocqueville-Fulbright, à l’université de Paris-Orsay), livre son analyse politique : « Le projet est en hibernation. L’agenda du Congrès a été modifié pour que les démocrates puissent reprendre la main. Aujourd’hui, il y a un jeu de ping-pong et d’arbitrages, et des compromis à trouver sur le financement des avortements, l’option publique, le nombre de personnes à couvrir, etc. Un nouvel échec n’est pas impossible. »
Les présidents américains tentent cette réforme du financement de la santé depuis près d’un siècle. « En 1918, nous avons dit que cette réforme était trop allemande pour nous, reprend Victor Rodwin . En 1933, nous n’avons pas voulu du socialisme soviétique. » Les tentatives se poursuivent, infructueuses. Jusqu’à la création, en 1965, des programmes publics Medicare (réservé aux personnes âgées) et Medicaid (pour les démunis). Nouvelle étape en 1972, avec l’extension de Medicare aux handicapés sévères et aux insuffisants rénaux. Nixon, en 1974, essuie un sacré revers : son idée d’une couverture universelle et obligatoire pour les non assurés est rejetée. Nouvel échec retentissant du couple Clinton en 1991. Bush, à quatre reprises, opposera son veto contre l’extension de la couverture publique accordée aux enfants. Ce sera la première mesure d’Obama, quelques jours après son élection. Une décision qui n’a pas nécessité de projet de loi.
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