Rhinite allergique et ITA

Évolution de la prise en charge

Publié le 16/05/2013
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PUBLIÉ EN 2001, puis mis à jour en 2008 et 2010, le rapport ARIA* établit une classification de la rhinite allergique (RA) qualifiée d’intermittente ou de persistante en fonction de la durée des symptômes, et de légère ou modérée à sévère, selon les conséquences des symptômes sur la qualité de vie. Basé sur cette classification, ARIA propose des recommandations pour la prise en charge afin de prévenir et de contrôler la RA. « Cependant, ces recommandations semblent difficiles à mettre en pratique car la catégorie des patients dits « modérés-sévères » est composée d’un panel très hétérogène et elle ne prend pas en compte les traitements actuels et antérieurs » a déclaré le Pr Pascal Demoly (Montpellier). Ainsi, il apparaît souhaitable de faire évoluer cette classification, sur le modèle de ce qui a été fait dans l’asthme avec l’approche GINA (par paliers), en prenant en compte le contrôle thérapeutique. Cela permettrait d’optimiser le traitement en orientant les patients concernés vers une immunothérapie allergénique (ITA). Ce traitement de seconde intention est indiqué chez les patients souffrant de RA modérée à sévère, non suffisamment contrôlés par les traitements symptomatiques. L’ITA nécessite que le patient soit motivé et que l’allergène soit identifié (interrogatoire, tests cutanés et/ou sanguins). C’est le seul traitement dont l’effet peut persister après l’arrêt du traitement. L’ITA peut aussi diminuer le risque de survenue de nouvelles sensibilisations et parfois d’asthme.

Des comprimés d’ITA aux pollens de 5 graminées.

L’AMM des comprimés d’ITA à dissolution sublinguale (Oralair) repose sur de nombreuses études cliniques : évaluation de l’efficacité à court terme chez l’adulte et chez l’enfant (à partir de 5 ans), évaluation de l’efficacité à long terme et ce quels que soient les critères d’évaluation : ARTSS (score total des 6 symptômes de la rhinoconjonctivite), AAdSS (score combiné qui ajuste le score précédent sur l’utilisation des médicaments de secours…). Des études observationnelles ont confirmé les résultats. Dès la première saison de traitement (4 mois avant le début de la saison pollinique et jusqu’à la fin de celle-ci), on observe une amélioration des symptômes nasaux et oculaires, une diminution du besoin en traitements symptomatiques, une amélioration globale des manifestations allergiques et une tolérance satisfaisante.

Symposium organisé par le laboratoire Stallergènes avec le Pr Pascal Demoly (Montpellier), le Pr Alain Didier (Toulouse) et le Dr Michel Miguères (Toulouse).

* Allergic Rhinitis an its Impact on Asthma

C. F.

Source : Le Quotidien du Médecin: 9242