Du microbiote à la myéloprolifération

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Publié le 10/02/2023
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Crédit photo : phanie

Les patients atteints de maladies inflammatoires chroniques de l’intestin (Mici) hébergent des clones hématopoïétiques mutants, et ont souvent des signes cliniques de syndromes myéloprolifératifs (SMP). De plus, une altération de la barrière intestinale est fréquemment retrouvée lors du diagnostic de SMP, suggérant la contribution des métabolites d'origine microbienne à l'expansion des cellules souches et progénitrices hématopoïétiques (HSPC) préleucémiques et au développement des SMP.

Chez l’animal, une lésion épithéliale intestinale, avec altération du microbiome, provoque une expansion des HSPC mutantes DNMT3a. Chez les sujets atteints de Mici ou de SMP, le microbiome est riche en bactéries gram négatif, qui produisent l'ADP-heptose susceptible d’activer le complexe ALPK1-TIFA, surexprimé dans les HSPC. Les taux plasmatiques d'ADP-heptose sont augmentés dans les Mici, les SMP et lors du vieillissement. Ils induisent l'expansion des cellules préleucémiques via ALPK1-TIFA. Des petites molécules inhibant ALPK1-TIFA et l’expansion des HSPC DNMT3a pourraient éviter la transformation maligne.

Dr Maia Bovard Gouffrant

Source : Le Quotidien du médecin