Toute dermatose érythématovésiculeuse aiguë, localisée et accompagnée de prurit doit faire évoquer un eczéma allergique de contact (EAC). Il peut se développer par contact direct mais aussi indirect, manuporté (comme c’est le cas avec les allergènes des vernis à ongles) ou aéroporté.
L’interrogatoire est essentiel pour identifier le ou les allergènes en cause. À côté des plus fréquents et bien connus que sont le nickel (12 % de la population générale), les mélanges de fragrance dans les produits parfumés, le baume du Pérou, le cobalt ou le chrome, de nouveaux allergènes émergent. Parmi eux, les méthacrylates, qui sont notamment utilisés dans le secteur de l’onglerie, peuvent être responsables de pulpites et d’atteintes péri-unguéales, mais aussi de manifestations à distance (paupières, cou), par manuportage.
Les huiles essentielles et végétales, dont l’utilisation connaît un réel essor avec la vague du « naturel », sont également de plus en plus souvent incriminées. Elles sont parfois ingérées. C’est par exemple le cas de l’huile de nigelle, qui peut entraîner des EAC bulleux sévères et des toxidermies de type Lyell.
En cas de suspicion d’EAC à un produit topique, dans l’attente de confirmation du diagnostic étiologique par des patch-tests en consultation spécialisée, il est tout à fait possible de faire réaliser des tests d’application répétée (Roat pour Repeated Open Application Test), qui ne nécessitent aucun matériel particulier. Le Roat consiste à appliquer deux fois par jour le produit suspecté sur une même zone de 5 x 5 cm sur l’avant-bras pendant au moins dix jours. Le test est considéré comme positif en cas d’apparition d’un eczéma et/ou d’une réaction micropapuleuse. Il permet donc de confirmer la responsabilité d’un produit donné, sans toutefois identifier l’allergène en cause.
Communication des Drs Alice Brehon (Paris) et Gabrielle Lisembard (Lille)
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