Toux aiguë

Rechercher les signes d'alerte

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Publié le 11/07/2019
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Une vidéo enregistrée sur le smartphone d’un parent peut être très utile

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Crédit photo : Phanie

Il n'existe pas de consensus pédiatrique français sur la définition et la prise en charge d'une toux chronique. La British Thoracic Society définit la durée de la toux aiguë à moins de 3 semaines, la toux aiguë prolongée a une durée comprise entre 3 et 8 semaines et la toux chronique dure plus de 8 semaines.

Les principales données anamnésiques d'orientation sont l'âge de l'enfant, le caractère de la toux, les horaires, les facteurs déclenchants, les symptômes associés et les réponses à d'éventuels traitements.

L'examen clinique est centré sur l'identification des bruits respiratoires (stridor, wheezing), l'auscultation, l'analyse du thorax (déformation) et l'examen de la sphère ORL, de la peau (eczéma, etc.).

« Souvent, l'enfant ne tousse pas au moment de la consultation et l'examen clinique est normal. Une vidéo enregistrée sur le smartphone d'un parent peut être très utile », a expliqué le Dr Grégoire Benoist (Boulogne-Billancourt).

Les signes d'alerte sont, bien sûr, recherchés : antécédent de syndrome de pénétration, existence de fausses routes, malaises avec cyanose, wheezing ou stridor permanent, retentissement sur le sommeil, sur la croissance, hippocratisme digital… Ils nécessitent alors un avis spécialisé.

En cas de toux de plus de 8 semaines, le cliché thoracique de face en inspiration doit être systématique, même en l'absence de signes d'alerte.

Tout n'est pas RGO

L'asthme est un diagnostic fréquent, de même que le syndrome de rhinorrhée postérieure.

Les toux postinfectieuses (hors pneumonies) sont souvent de diagnostic difficile dans le délai de toux chronique. Par exemple, la coqueluche ne peut être confirmée qu'après 3 semaines d'évolution de la toux car la PCR nasopharyngée est alors mise en défaut.

« Le RGO a trop souvent été incriminé. Il est nécessaire de faire la preuve de sa réalité par pH-métrie avant de faire un test par IPP », a insisté le Dr Grégoire Benoist.

En cas de toux isolée évoluant depuis plus de 8 semaines et sans orientation diagnostique, un test thérapeutique peut alors être proposé. En cas de toux grasse : une antibiothérapie (amoxicilline + acide clavulanique) pendant 2 semaines est proposée, dans l'hypothèse d'une bronchite bactérienne persistante.

En cas de toux sèche, on prescrira un corticoïde inhalé avec une réévaluation à 6 semaines.

Communication du Dr Grégoire Benoist (Boulogne-Billancourt)


Source : Le Quotidien du médecin