C’EST LA PREMIÈRE FOIS qu’est menée une étude randomisée en double aveugle évaluant l’impact sur la cicatrisation tendineuse des facteurs de croissance plaquettaires. Les 50 patients ont été sélectionnés sur une douleur évoluant depuis 3 mois maximum, une épicondylite prouvée par la clinique et l’imagerie et naïve d’injection de corticoïdes. Ils ont été suivis un an après 2 injections échoguidées de sérum physiologique ou de PRP réalisées à 4 semaines d’intervalle. La comparaison avec les injections de sérum physiologique permet d’évaluer la réelle efficacité du PRP en éliminant les effets induits par la prolothérapie (stimulation du tendon par l’injection d’une substance). L’étude était menée en double aveugle, puisque contrairement au médecin injecteur, les patients et le médecin évaluateur ne connaissaient pas le produit injecté.
La technique est assez innovante : tous les patients avaient un prélèvement sanguin sur lequel était recueilli après centrifugation le concentré plaquettaire. L’injection échoguidée était pratiquée dans 3 zones du tendon après anesthésie locale au contact du tendon (et non dans le tendon, l’anesthésique pouvant inhiber le PRP).
La douleur diminue significativement dès la première injection, de façon similaire dans les deux groupes, pour être réduite de moitié à 3 mois et continuer à baisser jusqu’à 12 mois. Le critère principal n’a pas été atteint, puisqu’il n’y a pas de différence significative entre les deux groupes. Le PRP a été bien toléré ; 3 patients de chaque groupe sont sortis de l’étude pour persistance des douleurs. « Les résultats sont décevants pour le PRP en tant que traitement, puisqu’il ne montre pas de supériorité sur la prolothérapie avec un produit standard. En revanche, la technique de stimulation du tendon échoguidée a un effet antalgique propre indéniable », souligne le Dr Legoux.
Le PRP n’a cependant peut-être pas dit son dernier mot. Sa composition est très variable d’un individu à un autre et elle est constituée aussi bien de facteurs pro-angiogéniques qu’anti-angiogéniques. « Nous attendons d’ailleurs les résultats des dosages de ces facteurs effectués pour tous les patients de l’étude, poursuit le rhumatologue. L’enjeu sera peut-être à l’avenir de mieux cerner la composition du PRP avant d’envisager d’injecter des PRP enrichies en facteurs pro-angiogéniques voire un seul des facteurs ; des travaux récents s’intéressent en particulier à la concentration optimale en leucocytes. »
D’après un entretien avec le Dr Patrick Le Goux, service de rhumatologie et de chirurgie orthopédique, hôpital Ambroise Paré (Boulogne-Billancourt).
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