Prévenir l'obésité 

Premiers résultats positifs du programme « Vivons en forme » déployé dans 250 villes

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Publié le 28/09/2017
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NUTRITION ENFANT

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Crédit photo : PHANIE

« Via le programme "Vivons en forme" (VIF), nous souhaitons accompagner les familles à modifier en profondeur et durablement leur mode de vie, grâce à la mobilisation de tous les acteurs locaux », souligne Agnès Lommez, directrice du Programme Vivons en Forme, membre de l'association FLVS.

Le programme VIF offre l’accès, pour toutes les villes françaises et établissement public de coopération intercommunale (EPCI) qui le souhaitent à un large éventail de formations, d'outils et plans d’actions autour des questions de l’alimentation, de l’activité physique et du bien-être.

Une philosophie spécifique

Structuré autour de 3 axes (promotion d'une alimentation équilibrée, de l'activité physique régulière, et d'un environnement local favorable à l'intégration de ces bonnes pratiques), le programme VIF déploie ses outils et messages en cohérence avec les recommandations du Programme National pour l’Alimentation (PNA), du Programme National Nutrition Santé (PNNS) et du Programme National Activité Physique et Sportives (PNAPS). VIF détient une philosophie spécifique qui comprend notamment la non-stigmatisation des personnes, des comportements et des aliments, l'aide particulière aux familles plus vulnérables, la prise en considération de la « modernité alimentaire » (praticité et faible investissement temps/préparation) et une approche positive, centrée sur le plaisir de manger, de partager et de « bouger ». « Dans un premier temps (de 1991 à 2003) VIF a été testé auprès de deux villes de la région Nord Pas de Calais. Cette étude pilote nous a permis de voir que notre programme et notre philosophie pouvaient être mises en place, avec succès, sur le terrain avec la participation du corps médical, et de toute la ville : maires, agents des collectivités, de la restauration scolaire, animateurs périscolaires… », indique Agnès Lommez.

Des actions dédiées aux villes françaises

Aujourd'hui, le programme VIF se décline non plus sur deux villes mais sur 250 villes de France. Depuis 2005, les membres de l'association FLVS proposent des outils et forment les acteurs locaux de chaque ville à des projets de santé publique axés sur l'adoption d'une alimentation variée et équilibrée et d'une activité physique régulière « Nos actions et messages sont accessibles à tous et notamment, aux populations défavorisées. Pour être surs qu'elles atteignent bien leur cible, nous avons travaillé avec un professionnel du marketing social », note Agnès Lommez. De fait, l'association FLVS forme les acteurs locaux des villes (cadres des mairies et personnes qui encadrent les enfants). Les villes s'approprient ainsi les outils et l'expertise des acteurs de FLVS en matière de prévention du surpoids et des maladies métaboliques. Chaque ville est, ensuite, libre de mettre en place ses propres actions auprès de sa population. Les exemples de formations sont pléthores. Le programme VIF a, notamment, permis de former de nombreux animateurs du périscolaire de villes adhérentes à la mise en place d'ateliers ludiques pour les enfants sur les fruits et légumes, l'eau, les rythmes alimentaires… Mais aussi, des acteurs de centres sociaux et bénévoles d'épiceries solidaires afin que les bénéficiaires puissent adopter de meilleurs comportements alimentaires et réflexes d'achats en tenant compte de leur budget.

Des résultats progressifs

Dans chaque ville, les changements de comportement se font sur la durée (3 à 4 ans, en moyenne), ils nécessitent des actions répétées sur plusieurs années. « Certaines villes que nous avons formées sont allées plus loin que le programme VIF. Par exemple, le maire de la ville de Saint-Yrieix (près de Limoges) a créé un hôpital pour la prise en charge de personnes obèses. D'autres villes ont mis en place des centres de consultation dédiés à l'obésité de l'enfant », confie Agnès Lommez. Les premiers résultats de VIF montrent des résultats positifs sur la diminution du surpoids et de l'obésité sur l'ensemble des villes. Exemples : - 40,5 % d'obésité en 7 ans à Saint-André-lez-Lille (ville qui se situe dans la moyenne au niveau du revenu national) ; - 48 % à Meyzieu (banlieue de Lyon) - 13 % en 8 ans à Douchy-les-Mines, dans le Nord. Fort de ce succès, deux études mettant en exergue la validité du programme VIF sur les changements de comportement de la population sont soumises pour publication, dans des revues scientifiques, en 2018 et 2019. Enfin, VIF lancera dès la fin de l'année, un programme de prévention santé chez le tout-petit.

Hélia Hakimi-Prévot

Source : Le Quotidien du médecin: 9605