SOPK de l’adolescente

Traiter tout en rassurant

Publié le 31/10/2019
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Le diagnostic de syndrome des ovaires polykystiques ne doit pas être posé trop rapidement chez l’adolescente, tout en prenant en charge les symptômes.
Un faisceau d’arguments à réévaluer

Un faisceau d’arguments à réévaluer
Crédit photo : Phanie

Le syndrome des ovaires polykystiques se définit par la présence de deux des trois critères du consensus de Rotterdam de 2003 : oligo-anovulation, hyperandrogénie clinique et/ou biologique, avec des ovaires polymicrokystiques après exclusion de toutes les autres causes de trouble du cycle et d’hyperandrogénie. Chez l’adolescente les signes sont moins francs, faisant dresser le diagnostic sur un faisceau d’arguments, à réévaluer à distance pour poser un diagnostic définitif : l’oligo-anovulation s’exprime de manière variable, l’hyperandrogénie clinique est plus associée à un acné généralisé qu’à un hirsutisme ou une alopécie, le comptage échographique des follicules antraux par voie sus-pubienne est sous-estimé, faisant privilégier la mesure du volume ovarien, dont le seuil de 12 ml doit être retenu. En cas d’échographie non contributive, il est intéressant de mesurer l’AMH, des taux supérieurs à 4,2 ng/mL étant évocateurs de la pathologie. Il est recommandé d’utiliser le score de Ferriman et Gallway pour évaluer le degré d’hirsutisme.

Il est nécessaire, chez l’adolescente, de prendre en charge de manière active l’hyperandrogénie et les troubles du cycle. Il ne faut pas négliger l’insulinorésistance, associée dans 50 à 70 % des cas, avec obésité androïde, la prévenir et la traiter car il s’agit de facteurs aggravants de la pathologie.

Le discours doit néanmoins demeurer rassurant et dédramatisant sur cette pathologie bénigne.

Hôpital Foch, Suresnnes

Communication du Dr Geoffroy Robin (Lille) lors de la session « Le poil »

Dr Marie Carbonnel

Source : Le Quotidien du médecin