La non-vaccination en partie responsable du retour de la coqueluche aux États-Unis

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Publié le 21/06/2017
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Crédit photo : PHANIE

Comment expliquer l’émergence de la coqueluche aux États-Unis notamment en 2012 où, avec 48 277 cas, l'incidence a atteint un taux record depuis 1995. Est-ce dû à une augmentation de la méfiance vaccinale ou est-ce l'effet du passage au vaccin acellulaire en 1997 ?

Pour en avoir le cœur net, des chercheurs de l’université Harvard, à Boston, ont réalisé une étude de la répartition géospatiale des cas de coqueluche chez les enfants de 5 ans et moins fréquentant les classes de maternelle et chez les enfants de 10 à 14 ans dans 4 États des États-Unis. Dans ces états, le nombre de cas de coqueluche recensés en 2012 était supérieur à la moyenne nationale (15,4 cas pour 100 000 habitants) : Utah (55,7 pour 100 000), Arizona (17,2 pour 100 000), Oregon (23,2 pour 100 000) et Washington (71,3 pour 100 000). De plus, toutes les données nécessaires à l'analyse (logiciel SatScan) étaient disponibles.

Un nombre de cas élevé chez les 10-14 ans

Les résultats montrent que 45 % des comtés inclus dans l'étude avaient un taux élevé de non-vaccination et sans raison médicale chez les enfants de maternelle. Pour ce qui est du passage au vaccin acellulaire, les auteurs notent que l'augmentation des cas de coqueluche chez les adolescents avait conduit les autorités à recommander un rappel chez les enfants de 11-12 ans. Toutefois, l'immunité conférée par le vaccin acellulaire reste moins durable qu'avec l'ancien vaccin. L'étude le confirme. Selon les statistiques des CDC, 80 % des 10-14 ans ont reçu leur rappel. Or dans 31 comtés analysés, le nombre de cas de coqueluche dans cette tranche d'âge était particulièrement élevé.

L'étude montre que ces deux facteurs interviennent sans doute dans l’émergence de la coqueluche aux États-Unis. En effet, 90 % des comtés, où une forte incidence de la coqueluche était enregistrée chez les 10-14, avaient aussi un nombre élevé de non vaccinés chez les enfants de 5 ans et moins. Les 10-14 ans sont sans doute à l'origine de l'infection chez les plus jeunes, indiquent les auteurs.

L'exemple de la rougeole en Californie

L'étude souligne la nécessité de lutter contre la non-vaccination comme l'a récemment fait l'État de Californie à la suite de l'épidémie de rougeole de 2014. Les auteurs insistent aussi sur les nécessaires progrès de la recherche vaccinale notamment pour un vaccin plus efficace.

En France, depuis 1998 un rappel tardif à 11-13 ans est recommandé pour les adolescents et depuis octobre 2004, pour tous les adultes se trouvant dans l’entourage d’un nouveau-né (les jeunes parents, les grands-parents, les nourrices…), les adultes à risque, et les personnels de santé en contact avec des nouveau-nés.


Source : lequotidiendumedecin.fr
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