Prévention cardiovasculaire

À chaque âge sa stratégie

Publié le 12/10/2015

Crédit photo : PHANIE

Le Pr Valentin Fuster (États-Unis) en est persuadé : l’avenir de la prévention cardiovasculaire doit se fonder notamment sur une éducation adaptée à chaque tranche d’âge. Chez les plus jeunes, en raison d’une plasticité cérébrale et de bonnes capacités adaptatives, il existe une fenêtre d’opportunité pour mener des actions d’éducation à la santé (1). Des études menées chez des enfants âgés de 3 à 5 ans en Colombie et en Espagne ont montré qu’un programme éducatif ciblé entraîne une modification durable des habitudes alimentaires (2,3), avec un impact bénéfique sur l’indice de masse corporelle et le tour de taille (4).

Entre 20 et 50 ans, dépister les sujets à risque

Chez les sujets d’âge moyen entre 25 et 50 ans, période durant laquelle la maladie vasculaire est subclinique, plusieurs stratégies peuvent être envisagées : l’identification des sujets les plus à risque en s’aidant de scores ; le dépistage des sujets les plus à risque en recherchant des plaques au niveau des coronaires, de la carotide ou des fémorales par exemple ; ou encore une approche basée sur la santé participative, où par exemple des personnes non soignantes sont chargées, après formation, de mesurer régulièrement la pression artérielle chez leurs voisins. Des expériences sont menées au Kenya et en Espagne dans 7 villes.

« Enfin, chez les sujets âgés, les deux maîtres mots sont simplicité et adhérence », a insisté le Pr Fuster, qui prône le recours à la « polypill » en prévention secondaire. Approuvée dans 22 pays dans le monde, la

« polypill » qui associe aspirine, statine et inhibiteur de l’enzyme de conversion a notamment fait la preuve de son intérêt en termes d’observance après un infarctus du myocarde (5).

Looking at the crystal ball : what will change the future of cardiology. Comminication du Pr Valentin Fuster, Etats-Unis.

 

Références

(1) Giedd JN. Scientific American 2015;312:32

(2) Cespedes J et al. Am J Med. 126:27-35

(3) Cespedes J et al. Am. J Med. 2013 ;126(12):1122-6

(4) Penalvo JL et al. JACC 2015, soumis

(5) Castellano JM et al. J Am Coll Cardiol 2014;64(20):2071-82


Dr Isabelle Hoppenot

Source : Le Quotidien du Médecin: 9440