Exercice libéral, honoraires : la CSMF et le SML courtisent les médecins franciliens

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Publié le 24/09/2015

Dans la région Ile-de-France où exercent 22 400 praticiens libéraux (20 % du corps médical libéral !) confrontés à des charges souvent très élevées, la campagne électorale a pris une tonalité particulière autour des thématiques tarifaires et de la défense de l’exercice libéral face aux dérives bureaucratiques.

Invité mercredi des rencontres du Café Nile, à Paris, le Dr Bruno Silberman, actuel président (CSMF) de l’URPS « médecins » Ile-de-France, a souhaité une action double – nationale et régionale – sur la question cruciale des honoraires.

Tarifs indignes et coût de la pratique

La valeur insuffisante des actes médicaux (dans l’échelle des services) est « un sujet national », quelle que soit la spécialité, explique-t-il. « En France, on a fait la course aux volumes sans revaloriser les actes depuis des années et nous sommes très en retard », poursuit-il, dénonçant certains tarifs « indignes », compensés par des compléments d’honoraires (lorsque les tarifs sont corrects, les dépassements baissent, a-t-il insisté). À l’échelle régionale cette fois, la problématique du coût de la pratique et de fonctionnement des structures doit également être prise en considération sans délai. Loyers, charges : la situation n’est pas la même entre Paris et la Lozère.

Au-delà des honoraires, le Dr Silberman met en avant la défense indispensable de l’exercice professionnel libéral face aux agences régionales de santé (ARS) et aux tutelles. « Sur l’exercice libéral, les URPS doivent être reconnues et entendues comme un interlocuteur majeur en région », résume le médecin radiologue.

Le Dr Silberman salue toutefois le chemin parcouru par les URPS. « Il a fallu se faire respecter. Nous sommes les gardiens du mode d’exercice libéral, de l’entreprise et de l’innovation du monde libéral », estime-t-il, citant par exemple le travail de fond réalisé sur la permanence des soins. « Département par département, acteur par acteur, on a fait ce travail d’organisation au travers d’associations de libéraux qui sont devenus des interlocuteurs des hospitaliers et SAMU aux horaires de la permanence des soins. Un progrès considérable. »

C régional...

Pas en reste, le Syndicat des médecins libéraux (SML) d’Ile-de-France se prononce ouvertement pour un C régional. « Sur Paris, il y a un vrai problème de coût et de rentabilité des cabinets », explique au « Quotidien » le Dr Frédéric Prudhomme, secrétaire général (SML) de l’URPS francilienne. « Il n’y a pas que les prix des loyers qui ont des répercussions sur le cabinet, on voudrait avoir une secrétaire mais il faudrait un bureau supplémentaire, donc un coût supplémentaire. Oui, nous souhaitons avoir une adaptation du prix du C en région », poursuit-il.

L’ARS pourrait favoriser ce changement en mettant en place une lettre clé adaptée, un moyen de favoriser l’installation des jeunes en libéral. « On aurait déjà dû le faire, le problème de la démographie en Ile-de-France est inquiétant », souligne-t-il, plaidant aussi pour la gratuité du stationnement pour les visites médicales.


Source : lequotidiendumedecin.fr