Tarifs, secteur II, médecine spécialisée : SML et UMESPE dévoilent leur programme pour les URPS

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Publié le 02/09/2015

Crédit photo : S. Toubon

Deux syndicats de médecins libéraux ont dévoilé ce mercredi leur programme pour les élections professionnelles. Au cours d’une conférence de presse très paritaire (animée par trois femmes et trois hommes), le Dr Éric Henry, président du SML, a assuré vouloir créer « un syndicat de premier rang, et non plus un syndicat challenger. On s’est longtemps mis dans la roue du premier, a-t-il continué, mais un jour, ce sera nous les premiers ».

Pour faire simple, le SML veut faire entendre sa petite musique partout où ce sera possible. Toujours mobilisé pour obtenir le retrait de la loi de santé, le syndicat participera à la marche entre Chalon-sur-Saône et Château-Chinon entre les 11 et 13 septembre. Le lendemain, le SML plantera une tente devant le Sénat à l’occasion du début de l’examen du projet de loi de santé. Le congrès du syndicat à Marseille, les 25 et 26 septembre, sera un autre point d’orgue de la campagne. Plusieurs grands témoins sont attendus, majoritairement des républicains : Christian Estrosi, François Fillon, Nora Berra, mais aussi Marie-Arlette Carlotti pour le Parti socialiste.

Côté programme, le Dr William Joubert, vice-président du SML, a insisté sur l’importance de la coordination des soins, que le syndicat souhaite mieux protocoliser et organiser. Nul besoin de forfaitiser la rémunération de la coordination. Pour William Joubert, « le paiement à l’acte est en mesure de répondre à tout type de situation ». Sur ce même sujet, le SML demande la réouverture des négociations interpros sur la rémunération du travail en équipe.

De son côté, le Dr Philippe Vermesch, secrétaire général, a insisté sur l’urgence « d’indexer annuellement la valeur de la consultation sur le coût de la pratique » et de revaloriser le C bloqué à 23 euros depuis 2011. Le syndicat entend défendre le secteur II, seul secteur qui permet aux praticiens de réaliser les investissements nécessaires à une médecine de qualité.

Le prix indécent de la consultation

L’UMESPE, branche spécialiste de la CSMF, tenait elle aussi une conférence de presse ce mercredi. Le programme du Dr Patrick Gasser, son président, tient en une phrase : « opposition farouche à la loi de santé ». « Cette loi, nous n’en voulons pas, a-t-il affirmé. Nous n’obtiendrons pas son retrait, mais nous nous battons pour une loi Fourcade bis, comme lors de la loi HPST, qui en modifierait les contours. » L’UMESPE rappelle être engagée dans un mouvement de désobéissance civile, qui consiste à refuser d’appliquer systématiquement le tiers payant généralisé.

Les tarifs font l’objet d’une attention particulière. Celui de la consultation est « indécent et figé », et ce n’est pas la ROSP qui va bouleverser la donne, estime Patrick Gasser. En cinq ans, seules deux spécialités y ont eu accès. « À ce rythme, pronostique le Dr Gasser, il faudra un siècle pour généraliser la ROSP à tous les spécialistes. »

L’UMESPE milite pour le maintien des secteurs I et II, avec réouverture du secteur II à tous ceux qui le souhaitent.

Les spécialistes sont les grands absents de la loi de santé, affirme encore Patrick Gasser. L’UMESPE veut donc repenser leur place dans le parcours de soins. « La médecine spécialisée en est exclue alors que l’expertise qu’elle détient est la clé de la qualité du soin », conclut le Dr Gasser.

Henri de Saint Roman

Source : lequotidiendumedecin.fr
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