Projet de loi santé : les praticiens hospitaliers ne sont pas emballés

Publié le 04/07/2014

C’était au tour des cinq intersyndicats de praticiens hospitaliers d’être reçus au ministère de la Santé ce jeudi, au lendemain des syndicats libéraux. Le directeur général de l’offre de soins leur a présenté une partie du texte de loi en préparation.

La réunion n’a pas soulevé beaucoup d’enthousiasme. Le Dr Rachel Bocher, présidente de l’Intersyndicat national des praticiens hospitaliers (INPH), espérait un débat plus approfondi. « Ils consultent plus qu’ils ne concertent », dit-elle. La psychiatre, « perplexe », redoute une réforme a minima : « Mettre la prévention à la place des soins suppose une loi majeure. Or on va plutôt vers une évolution qu’une révolution ».

La nomination des chefs de pôle, point de crispation majeure

Le Dr Norbert Skurnik, président de la Coordination médicale hospitalière (CMH), se dit « très mitigé ». La territorialité et le service public hospitalier sont accueillis favorablement. Mais la gouvernance hospitalière déçoit fortement. Principal point d’achoppement : la nomination des chefs de pôle. « Le directeur d’hôpital garde le dernier mot en cas de désaccord avec le président de CME », dénonce Norbert Skurnik.

La présidente d’Avenir hospitalier, le Dr Nicole Smolski, prévient : « Nous sommes prêts à faire un mouvement à la rentrée si toutes nos remarques sur la gouvernance exprimées depuis des années ne sont pas entendues ». Avenir hospitalier va adresser par écrit ses propositions au ministère. L’intersyndicat souhaite que la future loi garantisse le secret médical, dans la perspective de la mutualisation des départements d’information médicale au sein des groupements hospitaliers de territoire.

Nicole Smolski formule deux autres attentes : la possibilité de limiter dans le temps la légalisation pour les hôpitaux de recourir à l’intérim médical, et l’octroi de mesures attractives pour le futur corps de médecins remplaçants (meilleurs revenus, trimestres de retraite supplémentaires...).

D. Ch.

Source : lequotidiendumedecin.fr
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