Bataille tarifaire, grève et boycott de la conférence de santé : MG France sur tous les fronts

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Publié le 03/09/2015

Crédit photo : S TOUBON

La campagne pour les élections aux URPS (le vote s’achèvera le 12 octobre) bat son plein. « Elle est centrée sur la colère des généralistes », a résumé ce jeudi le Dr Claude Leicher, président de MG France, pour la rentrée du syndicat. « Une colère à la fois contre la loi santé et la forte dégradation des conditions d’exercice depuis 2012 », précise-t-il sans mâcher ses mots.

L’équité tarifaire en étendard

Plus que jamais, la hausse de la consultation à 25 euros est le préalable indispensable pour MG France, fidèle à sa ligne de conduite. « Nous demandons que les médecins généralistes soient payés comme les autres et nous les appelons, tous, à rejoindre la bataille de l’équité tarifaire », lance le président.

Le comité directeur du syndicat déposera un « recours collectif » en ce sens à l’Assurance-maladie, le 17 septembre. Nicolas Revel, directeur de la CNAM, a été sollicité pour une entrevue sur le sujet.

Avec cette procédure, MG France espère arracher de fait la consultation à 25 euros – CS à 23 euros couplée à la MPC de deux euros dont seuls les généralistes sont aujourd’hui exclus.

Le syndicat espère dans un deuxième temps une forte revalorisation des actes afin « de rattraper les 30 % d’écart avec les autres spécialités », précise le Dr Leicher. Le prix de la consultation « n’a pas bougé depuis cinq ans », rappelle-t-il.

En mars, plusieurs généralistes avaient entamé une guérilla tarifaire en passant d’autorité leur consultation à 25 euros (avec un DE) au risque d’être sanctionnés par leur caisse primaire. Quelques « attaques » ont fusé, commente le Dr Leicher. Cette bataille tarifaire initiale a poussé les autres syndicats à se ranger derrière MG France, juge Claude Leicher, qui ironise sur ce « réveil tardif » mis sur le compte de la période électorale.

Appel à la grève le 5 octobre

Le syndicat de généralistes a affiché son refus clair et net du tiers payant généralisé obligatoire, une des mesures phare du projet de la loi de santé examiné à partir du 14 septembre au Sénat.

Pour marquer sa détermination, MG France appelle tous les généralistes à fermer leur cabinet le 5 octobre, une « grève reconductible » sur décision des médecins en assemblée locale ou départementale.

Par ailleurs, le Dr Claude Leicher a officialisé le boycott de la grande conférence nationale de santé (travaux préparatoires en cours, la conférence elle-même étant prévue début 2016). Selon le syndicat, le gouvernement n’a pas respecté la loi HPST qui prévoyait la nomination chaque année de professeurs titulaires en médecine générale. Résultat, il y aurait un enseignant pour 10 élèves dans les spécialités mais un enseignant pour 100 à 110 élèves pour la médecine générale.

« À la botte de personne »

MG France se défend par ailleurs des « attaques » dont il a été la cible par ses adversaires. Son soutien à la dispense d’avance de frais ? Le syndicat précise que « les médecins doivent garder la liberté d’appliquer ou non le tiers payant. La moyenne des actes en tiers payant est de 38 % chez les généralistes », relève le Dr Leicher. Il réfute toute implication dans l’écriture de la loi santé. « Nous ne sommes à la botte de personne », riposte-t-il. Et de conclure : « Nous sommes un syndicat professionnel et réformiste. Nous souhaitons un système de santé accessible à la population et organisée autour des soins primaires. »


Source : lequotidiendumedecin.fr
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