L’association syndrome d’apnées du sommeil (SAS) et diabète est maintenant bien établie. Une nouvelle étude française a détaillé les caractéristiques des patients diabétiques de type 2 (DT2) qui sont risque de syndrome d’apnées du sommeil (1). Elle a été conduite entre 2011 et 2015, chez 483 patients DT2, chez lesquels une polygraphie ventilatoire a été systématiquement réalisée, indépendamment de la présence de signes cliniques évocateurs de troubles respiratoires du sommeil. Le syndrome d’apnée du sommeil était défini par un index apnées-hypopnées (IAH) > 5/h. Le SAS était considéré comme sévère pour un IAH > 30/h.
L’âge moyen des patients était de 56 ± 14 ans avec une prédominance du sexe masculin (53 %). L’IMC moyen était de 33,27 ± 9,24.
Intérêt d’un dépistage systématique chez les diabétiques
L’IAH moyen était de 20,5/h et l’index de désaturation moyen en oxygène (IDO) de 18/h. Ces résultats montrent une prévalence du SAS élevée chez les patients diabétiques. 360 patients (74,5 %) présentaient un SAS dont 86 % avaient un syndrome d’apnée obstructive du sommeil et 14 % un syndrome combiné (central et obstructif). 56 % des patients avec un SAS ont un IMC > 30.
74 % des patients avec un SAS modéré à sévère (IAH ≥15/h) ont un IMC > 30. 149 patients (41 %) ont un SAS sévère IAH > 30/h. 54 % de ces patients ont plus de 60 ans et 70 % sont de sexe masculin.
L’index de désaturation en oxygène est corrélé à la sévérité du SAS, 72 % des SAS modérés à sévères ont un IDO ≥ 15/h.
Au total, dans ce groupe de patients, la sévérité du SAS est corrélée à l’âge, l’IMC et l’IDO. Ces résultats suggèrent l’intérêt du dépistage systématique de troubles respiratoires du sommeil chez les patients diabétiques de type 2, notamment s’ils sont de sexe masculin, âgé de plus de 60 ans et avec un IMC > 30.
Un effet sur l’hypertension réfractaire
Plus de 50 % des patients souffrant d’hypertension réfractaire sont aussi porteurs d’un syndrome d’apnées obstructives du sommeil (SAOS). Cependant, il existe très peu de données sur le profil métabolique de ces patients et l’effet de la pression positive continue (PPC) sur leur pression artérielle. L’étude française RHOOSAS (2) est une étude multicentrique, comparative (présence ou non de SAOS), randomisée en simple insu, qui a été conduite chez 62 patients (60 ±10 ans), 77 % d’hommes, IMC 29,6 ±), présentant une hypertension réfractaire (PAS/PAD : 154 ± 13/85± 10 mmHg). Ils prenaient en moyenne 3,7 médicaments antihypertenseurs. Le critère de jugement principal était l’influence du SAOS sur le taux sanguin de leptine des patients.
37 % des patients SAOS avec une hypertension réfractaire (60 % des patients inclus) étaient de sexe masculin et porteurs d’un syndrome métabolique. Leur taux sanguin de leptine était significativement inférieur à celui des patients hypertendus non SAOS.
En intention de traiter, 3 mois de PPC diminuaient significativement la PAS nocturne de 6,4 mmHg (p = 0,033) et la fréquence cardiaque de 6,0 mmHg (p = 0,010) des patients hypertendus avec SAOS. 6 mois de traitement par PPC efficace diminuaient aussi la PA nocturne et amélioraient la chute nocturne de la PA. Le taux sanguin de leptine était également significativement augmenté. Ainsi, il est primordial de rechercher la présence d’un SAOS chez les patients avec une hypertension réfractaire et de démarrer le traitement par PPC le plus tôt possible car en plus de son intérêt sur la somnolence, la PPC est aussi efficace sur la diminution de la PA nocturne.
(1) Lescouzeres M. et al. Prevalence and characteristics of sleep disordered breathing in a group of 483 patients with type 2 diabetes Abstract 1186
(2) Joyeux-Faure M et al. Effect of the continuous positive airway pressure in apneic patients with resistant hypertension : results from the randomised controlled RHOOSAS study. Abstract 4719
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