Les études de médecine ont toujours fait recette. Avec le libre accès à l’université pour tous les bacheliers et l'explosion des inscrits en médecine dans les années 60, le gouvernement décide de réguler l'accès en deuxième année avec un système de verrou. En 1971, une loi sur l'enseignement supérieur instaure une limitation du nombre d'étudiants à poursuivre des études médicales et dentaires au-delà de la première année. Le principe du numerus clausus est né. Chaque année le gouvernement fixe par arrêté le nombre d'étudiants autorisés à poursuivre sur la voie médicale, en se basant sur les capacités formatrices des services hospitaliers. Jusqu'en 1978, ce quota oscille entre 8 000 et 8 600.
Le numerus clausus connaît sa première forte baisse en 1979 (7 800 places) avant d'entamer une chute continue jusqu'à 3 500 places en 1993, plus bas historique. Ce n'est qu'au début des années 2000 après la mobilisation des étudiants et de leurs aînés que l'étau se desserre avec des chiffres supérieurs à 5 000 places (2003) puis 7 000 dès 2007. Mais le mal est fait. Le trop faible nombre de médecins formés dix ans plus tôt se répercute sur l'accès aux soins. Les conditions d'accès aux études médicales sont de plus en décriées.
Lors de la campagne présidentielle, le candidat Macron promet la suppression du numerus clausus, programmée dans la loi Buzyn pour la rentrée 2020. Deux voies principales d'accès se substituent à la PACES et permettent d'accéder aux études après le passage d'examens écrits et/ou oraux. Des « objectifs nationaux pluriannuels » seront fixés. Les facs définiront, avec les autorités sanitaires, le nombre d'étudiants autorisés à poursuivre leurs études. La sélection restera très rude : un autre numerus clausus ?
Article suivant
L'avènement de la démocratie sanitaire
Le numerus clausus, un cinquantenaire qui s'éteint
L'avènement de la démocratie sanitaire
De l'exercice en solo au modèle pluripro
La loi Evin, l'arme qui a pourfendu le tabac
Des feuilles volantes à la téléconsultation
IVG, contraception : les droits des femmes affirmés
Le sida, un séisme en santé
Le cancer, une grande cause nationale et scientifique
Consentement présumé, immunosuppression, Maastricht 3 : les tournants de la greffe
Visites, PDS : du sacerdoce au volontariat
Gestion du risque sanitaire : des scandales aux agences
AMP : des pas de géants pour les tout-petits
Financement de l'hôpital : du budget global à la T2A
La thérapie génique, des bébés-bulles aux CAR-T cells
La régulation budgétaire, tendance lourde
Médecine libérale : des piliers qui résistent
Du scanner à la TEP-IRM, l'imagerie en innovation
La féminisation du corps médical, un mouvement continu
Les zoonoses, un phénomène qui s'accélère
Essor de la médecine humanitaire
Le microbiote, un « nouvel » organe qui n'en finit pas d'étonner