La santé des plus jeunes

Allergies respiratoires : de plus en plus fréquentes

Publié le 25/09/2014
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Crédit photo : PHANIE

De la rhinite allergique saisonnière à l’asthme invalidant, les allergies respiratoires de l’enfant, si elles ne font pas toutes courir un risque vital, perturbent pour le moins confort et sommeil. Une enquête récente IFOP/Fondation Stallergène révèle des parents sensibilisés à l’impact possible sur la scolarité.

Ces résultats n’étonnent pas le Dr Nhân Pham-Thi, allergologue, pneumo-pédiatre à l’hôpital Necker (Paris). « Ce qui est plus inquiétant aujourd’hui, c’est que ce ne sont plus seulement les parents avertis qui évoquent des conséquences sur la scolarité. La plainte vient des enfants », souligne-t-il.

Études et enquêtes

En 2007, l’étude britannique de Walker et al. (« Journal of Allergy and Clinical immunology ») incite à ne pas négliger la rhinite allergique. Elle montre que des adolescents allergiques aux pollens de graminées ont, par rapport aux non allergiques, un risque d’échec majoré de 40 % aux examens (équivalents du baccalauréat). L’enquête d’opinion (autre méthodologie) du Comité Français d’Observation des Allergies de 2009 peut-elle tempérer ces résultats ? Près de 90 % des allergiques respiratoires interrogés indiquent que l’allergie n’a influencé ni les choix d’orientations ni les résultats scolaires. Peu (4 %) rapportent un impact sur les résultats du baccalauréat bien que l’allergie ait pu chez certains vraiment gêner les révisions. Cependant, 18 % estiment avoir été assez ou beaucoup handicapé par l’allergie au cours de leur scolarité et 23 % signalent que le handicap se serait aggravé au fil des années.

« Attention aux petits symptômes »

Dans sa pratique quotidienne, le Dr Nhâm Pham-Thi constate « la diminution de la capacité de concentration et la fatigue des enfants allergiques. En mars dernier, des enfants ont démarré une allergie à Paris au moment du pic de pollution contemporain du pollen de bouleau. Ils étaient extrêmement fatigués ». Outre l’impact sur la vie scolaire, il tient à attirer l’attention sur l’histoire naturelle de la maladie allergique : « Elle évolue au fil de la vie en terme d’intensité, d’organes atteints et de nombre d’allergènes. Une banale rhinite allergique peut évoluer vers une conjonctivite allergique - au vécu très handicapant - voire vers un asthme. »

« De nombreux enfants décrivent aujourd’hui spontanément l’abécédaire complet de l’allergie : Atchoum, nez Bouché la nuit, nez et yeux qui Coulent, Démangeaisons auriculaires, nasales et pharyngées, Eternuements, Fatigue… Il faut faire attention à ces petits symptômes. S’ils n’en peuvent plus et ont envie de s’arracher la tête, c’est pour moi un critère de gravité. Le traitement antihistaminique symptomatique n’est pas toujours la panacée. L’allergène n’est pas forcément celui incriminé. Ne pas temporiser. Faire le diagnostic précis de l’allergène peut éviter aggravation, allergies croisées… Dans certains cas, ne pas hésiter à désensibiliser, par exemple devant un syndrome de Lessof lié à une allergie croisée au pollen de bouleau et aux fruits ».

Dr Sophie Parienté

Source : Le Quotidien du Médecin: 9351